Considérations Générales


définition-de-la-grippe


 La grippe, a dit le Professeur Potain,  « Est une maladie fébrile, épidémique, caractérisée par un catarrhe des voies respiratoires, accessoirement par un catarrhe des voies digestives et présentant des phénomènes généraux et des troubles nerveux hors de proportion avec la gravité réelle de cette, affection ».

 Suivant le Professeur Dieulafoy, « La grippe ou influenza est une affection épidémique, contagieuse, microbienne, qui intéresse surtout l'appareil respiratoire et qui présente, en outre, une foule de localisations et de symptômes dont les caractères et l'intensité sont variables suivant les épidémies ».

 Pour le Professeur J. Tcissier, la grippe est non seulement une maladie infectieuse, mais encore une pyrexie spécifique. Il ne s'agit pas d'une maladie d'ordre météorologique ou cosmique, mais d'une maladie toujours adéquate à elle-même, se reproduisant sous des manifestations variées et devant avoir un germe spécifique.

 Donner de la grippe une définition claire et concise est, en somme, chose subtile et délicate.
 Le Dr Emile Boix, qui a écrit tout récemment (Pratique médico-chirurgicale et Archives générales de Médecine) sur cette affection des articles vraiment intéressants et originaux, propose une sorte de définition peut être un peu longue, mais qui a le mérite de ne rien laisser dans l'ombre. Pour cet auteur, la grippe ou influenza « est une maladie toxi-infectieuse générale qui est à la fois épidémique, pandémique, endémique et contagieuse, qui peut ne se traduire que par une sorte de fièvre essentielle à seuls symptômes généraux, sans aucune localisation appréciable, véritable a septicémie, mais qui se manifeste le plus souvent sur tel ou tel organe, ou sur plusieurs a la fois, ou successivement ».
 Le Dr boix met ensuite en relief le caractère protéiforme de la maladie, son polymorphisme et surtout l'intoxication immédiate plus ou moins profonde, mais durable, qu'elle provoque sur le système nerveux.
Ajoutons que, pour lui, la grippe est une maladie spécifique due à un micro-organisme jouissant, vis-à-vis des microbes saprophytes vulgaires, d'une propriété d'exaltation remarquable.

La Grippe ou Influenza


qu'est ce que la grippe

La Grippe est une maladie épidémique, occasionnée par un microbe qui a été découvert par le professeur Robert-Pfeiffer, de Berlin, en 1892. Il vit dans les sécrétions nasales et dans les crachats. Dans le champ du microscope, on l'observe en agglomérations de trente à quarante bâtonnets.
Il pénètre dans notre organisme par le nez ou par la bouche; il ne peut se développer sans oxygène; donc, dans notre corps, il ne peut vivre que dans les voies aériennes, depuis la muqueuse du nez jusqu'aux alvéoles pulmonaires. C'est un microbe aérophile (cela veut dire qu'il vit dans l'air). Par conséquent, sorti de notre organisme, soit par les crachats et la salive, soit d'une autre manière, il ne meurt pas, il dort seulement, et dès qu'il a occasion d'entrer dans un système respiratoire d'un individu, il reprend sa virulence et peut le rendre malade.


 Ce microbe se trouve bien dans l'air, mais, heureusement pour nous, le soleil le tué dans l'espace de vingt-quatre heures, l'eau et la dessiccation lui sont funestes.  Dans la salive, il résiste dès semaines entières.
D'après lé docteur Gaze, le germe de la grippe ressemble à un œuf d'oiseau, dans ce sens qu'il est couvert d'une enveloppe rappelant la coquille calcaire, et à l'intérieur on distingue un protoplasma blanchâtre, visqueux, filant, et au milieu une masse épaisse, condensée en une sorte de noyau. Ces deux derniers correspondent au blanc et au jaune d'un œuf.
Une fois entré dans notre corps, ce microbe déverse un poison liquide qu'on appelle « toxine ». C'est cette substance, c'est le produit de la sécrétion du microbe qui nous rend malade, et pas le microbe lui-même.

L'influenza est donc une maladie d'empoisonnement, occasionnée par là toxine du microbe Robert-Pfeiffer. La multiplication du microbe grippal se fait par allongement et division par le milieu de la spore allongée en vingt minutes. En deux jours on pourra compter, disent les savants, près de trois cents milliards d'individus, issus d'un même père dans le corps d'un malade infecté.

Pendant longtemps on a discuté la question de la contagiosité de la grippe. Contre la contagion, on invoquait jusqu'ici la rapidité de la diffusion de la maladie. Des pays entiers en sont contaminés dans l'espace d'un ou deux jours, et évidemment les habitants ne peuvent se communiquer, dans un laps de temps aussi restreint, une maladie. A l'heure qu'il est, tout le monde est d'accord que l'influenza est une maladie contagieuse ; cela est indiscutable, on peut l'attraper d'une personne, on la donne, on la communique aux gens avec qui nous vivons et avec qui nous nous rencontrons ; mais le microbe de la grippe, aimant à se promener dans l'air, voyage par terre et' par mer avec une incroyable rapidité et peut attaquer directement une personne. Le germe de la maladie étant dans l'air, il ne lui sera pas difficile d'entrer dans nos voies aériennes sans l'intermédiaire d'une autre personne.
On peut aussi avoir l'influenza sans l'avoir attrapée de quelqu'un.

comment il faut se défendre de la Grippe?


La grippe étant une maladie d'empoisonnement, frappe l'organisme entier ; le poison déversé dans notre corps intoxique le sang, et au commencement ce sont les manifestations générales qui apparaissent.
Chaque fois qu'une maladie nous attaque, notre organisme lutte face a elle, chaque cellule de notre corps prend part dans cette lutte, chaque organe doit être prêt à la guerre. Naturellement, plus nos organes sont forts et sains, plus nous avons de chance de vaincre l'ennemi. Si nous avons un foie solide, des poumons sains, un bon estomac, tout est à espérer qu'ils sauront se défendre. Il n'en est pas ainsi lorsqu'un de nos organes est déjà malade ou faible. Cet organe est un lieu de moindre résistance, et gare à lui.
La grippe, comme les autres maladies, dirige son attaque du côté de l'organe faible. Avons-nous des poumons peu solides, elle peut nous gratifier d'une pneumonie grippale. Si nos bronches sont délicates, nous pouvons avoir une bronchite grippale. Si nous sommes faibles de l'estomac, nous sommes candidats à une complication du côté de l'estomac. Lorsque l'influenza a touché un de nos organes, on dit qu'elle s'est localisée, et cette localisation peut survenir très vite au bout de quelques jours, mais cela n'arrive jamais d'emblée. Il faut donc permettre à notre organisme de se défendre de très bonne heure, de bien lutter contre le mal. Ne perdons pas de temps. Une grippe compliquée change singulièrement le pronostic. On voit encore malheureusement trop souvent une grippe peu prononcée, à forme bénigne, amener la mort par ses localisations. Quelquefois nous avons en nous un vieil ennemi, un autre germe, un microbe s'attaquant à nos poumons depuis des années, sans les atteindre. Sous l'influence de l'affaiblissement que produit la grippe, le vieil ennemi prend le dessus, il arrive à son but, depuis longtemps recherché. C'est comme cela que s'explique l'apparition de la tuberculose et d'autres maladies après la grippe.
Donc, l'influenza peut nous menacer directement en se jetant sur nos organes faibles, sur le lieu de moindre résistance, et indirectement en permettant l'explosion des maladies, auxquelles nous sommes plus ou moins prédisposés. Parmi les complications et les conséquences de la grippe, la première place occupe la phtisie pulmonaire. La grippe, c'est le courtier de la tuberculose, il amène et installe définitivement la tuberculose chez ceux qui y sont sujets.
Les autres organes peuvent devenir également le siège d'une maladie organique. L'anémie, l'épuisement nerveux sont souvent consécutifs à la grippe

Symptomes


  • Début
Les premiers symptômes de la grippe sont : des frissons le long de la colonne vertébrale (épine du dos), suivis de picotements à la peau, au fond de l'arrière bouche et aux yeux. 
  • Plus tard
 Le gosier devient douloureux, les yeux s'appesantissent et l'on y sent une forte douleur, dès que l'on veut les ouvrir. Les artères temporelles (les tempes) battent avec force, les frissons ne se font plus sentir, mais ils sont remplacés par une forte chaleur à la peau. 
  • Au plus haut degré
 Le pouls devient fréquent, tendu et inégal, une forte douleur affecte la tête, on sent des tranchées de coliques qui incommodent beaucoup. Le gosier et toutes les membranes qui tapissent la bouche, deviennent d'un rouge vif. Le malade sent une soif extraordinaire, une toux opiniâtre le fatigue, il respire avec peine, enfin tous les symptômes d'une bronchite (inflammation de bronches) aiguë, compliquée de stomatite (inflammation d'estomac) et de congestion cérébrale, se réunissent, lorsque la grippe parvient à son plus haut degré d'intensité.


Formes de la Grippe


la grippe peut revêtir trois formes, et l'on distingue la forme respiratoire, gastro-intestinale et nerveuse, selon la prédominance des manifestations d'un de ces trois systèmes ; mais, bien entendu, tous ces systèmes sont plus ou moins touchés, n'importe sous quelle forme la grippe se manifeste. La forme la plus fréquente, la plus habituelle, la plus connue de tout le monde est la. Forme respiratoire.


Symptômes Grippe "Forme respiratoire"




Le début est tantôt brusque, la personne est frappée au milieu de ses occupations journalières, à un tel point qu'elle est obligée de s'aliter sur le champ. Le plus souvent il y a une période prodromique généralement très courte. Elle est caractérisée par des petits frissons, rarement par un frisson solennel, mal de tête, courbature, douleurs de reins, douleurs articulaires et périarticulaires, et au bout de douze à vingt-quatre heures, ces symptômes s'accentuent et les catarrhes des muqueuses entrent en scène : le rhume de cerveau fait bruyamment son apparition, les narines, légèrement gonflées, présentent à leur pourtour une coloration d'un rouge vif, elles sont le siège d'un écoulement aqueux, puis glaireux, épais et verdâtre ; les yeux larmoyants sont en même temps atteints d'une conjonctivite plus ou moins intense, le mal de gorge, une pharyngite ou une laryngite ne manque pas à se surajouter. La toux est sèche, quinteuse, coqueluchoïde. L'expectoration qui peut s'opérer au bout de douze ou vingt-quatre heures après l'apparition de la toux est limpide et visqueuse. Une dyspnée hors de proportion avec l'inflammation des muqueuses et avec les signes fournis par l'auscultation fait rarement défaut.
Du côté des voies digestives : absence d'appétit, soif vive, mauvaise bouche, langue blanc-bleuâtre très caractéristique, rouge sur les bords, le ventre est très peu ballonné, mais il y a de la douleur et des gargouillements dans la fosse iliaque droite. La constipation est la règle au début ; un peu plus tard, il peut survenir de la diarrhée et des coliques avec des envies fréquentes. Les urines sont rares et foncées. Le saignement du nez n'est pas rare. Voici tout le tableau de la grippe respiratoire. Cette forme est rarement grave au début, mais négligée elle est la plus redoutable par ses complications.