Le début est tantôt brusque, la
personne est frappée au milieu de ses occupations journalières, à un tel point
qu'elle est obligée de s'aliter sur le champ. Le plus souvent il y a une
période prodromique généralement très courte. Elle est caractérisée par des
petits frissons, rarement par un frisson solennel, mal de tête, courbature,
douleurs de reins, douleurs articulaires et périarticulaires, et au bout de
douze à vingt-quatre heures, ces symptômes s'accentuent et les catarrhes des
muqueuses entrent en scène : le rhume de cerveau fait bruyamment son apparition,
les narines, légèrement gonflées, présentent à leur pourtour une coloration
d'un rouge vif, elles sont le siège d'un écoulement aqueux, puis glaireux,
épais et verdâtre ; les yeux larmoyants sont en même temps atteints d'une
conjonctivite plus ou moins intense, le mal de gorge, une pharyngite ou une
laryngite ne manque pas à se surajouter. La toux est sèche, quinteuse,
coqueluchoïde. L'expectoration qui peut s'opérer au bout de douze ou
vingt-quatre heures après l'apparition de la toux est limpide et visqueuse. Une
dyspnée hors de proportion avec l'inflammation des muqueuses et avec les signes
fournis par l'auscultation fait rarement
défaut.
Du côté des voies digestives :
absence d'appétit, soif vive, mauvaise bouche, langue blanc-bleuâtre très caractéristique,
rouge sur les bords, le ventre est très peu ballonné, mais il y a de la douleur
et des gargouillements dans la fosse iliaque droite. La constipation est la
règle au début ; un peu plus tard, il peut survenir de la diarrhée et des
coliques avec des envies fréquentes. Les urines sont rares et foncées. Le
saignement du nez n'est pas rare. Voici tout le tableau de la grippe
respiratoire. Cette forme est rarement grave au début, mais négligée elle est
la plus redoutable par ses complications.