Peut-on éviter la grippe ? Y a-t-il
quelque chose à faire pour être assuré contre elle? Oui, la réponse est positive.
Cependant, les conditions exigées ne sont pas toujours faciles à remplir.
On est garanti contre la grippe :
1° Lorsqu'on est dans un état de
calme, quand on n'a pas de contrariété, ni chagrin. Ceux qui ont de la
satisfaction et qui mènent une vie régulière n'ont pas de grippe, si toutefois
ils veulent se soumettre aux deux paragraphes suivants. Sous le mot
satisfaction, il ne faut pas comprendre les plaisirs mondains, les bals et les
soirées, parce que tout cela est suivi d'épuisement et de fatigue.
2° Quand on n'est ni fatigué ni
surmené. Ceux qui ont le malheur d'être surmenés au moment de l'épidémie sont
toujours frappés sérieusement.
3° Lorsqu'on prend les précautions
antiseptiques de la bouche et du nez, puisque le germe de la maladie entre par
là. J'indique à la fin de la brochure ce qu'il y a à faire pour cela.
Si tout le monde peut ne pas remplir
les deux premières conditions, la troisième est à la portée de chacun et on ne
saurait trop la recommander. Si l'antiseptie de la bouche et du nez ne suffit
pas toujours à elle seule pour éviter la grappe, elle diminue singulièrement son
intensité.
Parlant de prophylaxie, je veux
.dire encore un mot. Il ne faut pas être égoïste et ne penser qu'à soi, il ne suffit
pas de se garantir soi-même de l'influenza, il faut aussi éviter de la donner
aux autres. Pour cela, ne crachez jamais par terre, ni dans les omnibus, ni
dans les tramways, ni dans les wagons du chemin de fer, ni même dans la rue et
chez vous dans votre maison, crachez dans un crachoir rempli de cendre ou de
sciure de bois qui pourront être brûlés ou détruits. Cracher dans un mouchoir
est un pis-aller : le mouchoir, mouillé par vos crachats, se remplit de
milliers de microbes qui infectent vos mains, vos poches, vos vêtements, et
vous transmettez ces microbes à votre entourage et à vos amis. Ne croyez pas
qu'un simple lavage de vos mains les débarrasse de ces miasmes.
Le docteur Loboune vante le Sp. de calaya préparé avec le rhizome d'une
légumineuse Aneleslea febrifuga.
Ce Sp., qui est, paraît-il, un
spécifique des fièvres paludéennes, donne selon lui de bons résultats dans le traitement
abortif de la grippe. Lorsqu'on prend ce Sp., l'attaque s'arrête, son évolution
est moins pénible ; cependant, à vrai dire, il n'existe pas un traitement abortif
classique. Par l'hygiène on peut prévenir l'attaque grippale, mais une fois que
la grippe est installée, il faut la supporter. C'est comme ça qu'on m'a appris,
c'est comme ça que les choses se passent.